Solidarité extraordinaire du secteur du luxe face à des défis sans précédent dans la chaîne de production et d’approvisionnement

L’industrie de la mode et du luxe est confrontée à de multiples problèmes : le confinement imposé en Chine a entraîné des goulots d’étranglement dans la production et la chaîne d’approvisionnement, les magasins de détail sont fermés et l’essor des ventes en ligne profite davantage aux produits quotidiens et « essentiels » tels que l’alimentation et le papier toilette qu’aux vêtements ou accessoires. Pour de nombreuses entreprises du secteur, la crise aura un fort impact financier. À titre d’exemple, un mois de fermeture des grands magasins du Boulevard Haussmann, les Galeries Lafayette et le Printemps, se traduirait par un manque à gagner de 83 millions d’euros.

Les usines présentes sur le sol français sont également fermées pour une durée indéterminée. Plutôt que d’attendre une date de réouverture qui n’a pas encore été rendue publique, Chanel, avec Hermès, Kering, LVMH et tous les principaux acteurs de l’industrie française du luxe, ont décidé d’agir et de dédier leur outil de production à « l’effort de guerre ».

Équiper les hôpitaux : les robes et les parfums remplacés par les blouses de protection et le gel hydroalcoolique

Partout en France et en Europe, les hôpitaux ont besoin de fournitures et d’équipements médicaux essentiels. Selon le Ministre de la santé Olivier Véran, le pays utilise 40 millions de masques par semaine, donc chaque masque compte. Les géants français du luxe mobilisent leurs usines et leurs équipes pour produire des masques et blouses de protection et du gel hydroalcoolique afin de combler les pénuries critiques en équipements de protection.

Les ateliers français des entreprises Kering, Balenciaga et Saint Laurent ont commencé à produire des masques chirurgicaux. Ils en ont promis trois millions aux services de santé. L’Oréal a adapté ses lignes de production de La Roche-Posay et Garnier pour produire du gel hydroalcoolique. Hermès a déjà livré plus de 30 tonnes de gel hydroalcoolique et plus de 31 000 masques de protection. Chez Chanel, 150 petites mains et couturières des ateliers de haute couture, de prêt-à-porter et des métiers d’art ont cessé de coudre des pièces de créateur pour confectionner des masques et des blouses de protection.

Décidé à apporter sa contribution, LVMH a commencé à produire « autant de gel [hydroalcoolique] que nécessaire pour soutenir les pouvoirs publics » sur trois de ses sites de production français habituellement dédiés aux parfums et aux cosmétiques : Dior, Guerlain et Givenchy. Le gel a été livré quotidiennement, gratuitement, aux autorités sanitaires françaises, et en priorité à l’AP-HP, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.

Louis Vuitton a pour sa part employé 300 artisans pour fabriquer dans ses usines françaises des centaines de milliers de masques faciaux non chirurgicaux destinés à être distribués aux personnes fragiles, notamment les personnes âgées en maison de retraite.

Agir de manière responsable en allégeant l’effort financier du secteur public

Alors que le gouvernement français a mis en place des mesures d’aide financière pour les entreprises de tout le pays, les marques du luxe ont annoncé qu’elles agiraient de manière responsable, refusant d’appesantir la charge déjà lourde qui pèse sur l’État-providence.

Chanel a indiqué qu’il ne mettrait aucun de ses 8 500 salariés au chômage partiel (une mesure mise en place par le gouvernement pour aider les entreprises à résister à la tempête) sur les 8 semaines à venir, même si le Groupe prévoit un net ralentissement de son activité économique.

Dans des communiqués publiés le 30 mars, Hermès et L’Oréal ont également indiqué qu’ils assureraient une continuité de l’emploi et des salaires à 100 % pour leurs collaborateurs en France et à l’étranger (ce qui représente près de 15 500 personnes pour Hermès et 13 400 pour L’Oréal, dont plus de 3 000 personnes actuellement privées d’activité).

Faire sa part en finançant des actions de lutte contre le Covid-19

Certaines entreprises refusent non seulement le recours aux aides publiques exceptionnelles, mais décident de participer par des dons à l’effort collectif.

Avant de passer à la production, Chanel avait fait don de plus de 50 000 masques faciaux à plusieurs hôpitaux, casernes de pompiers et postes de police et gendarmerie, tandis que LVMH mobilisait ses réseaux, notamment en Chine, pour répondre à la pénurie de masques pour les personnels de santé. La première livraison de 10 millions de masques (sur un total de 40 millions), d’une valeur d’environ 5 millions d’euros, a été acheminée depuis la Chine par un avion-cargo d’Air France affrété par Bolloré Logistics.

Premier réseau médical en France, l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) concentre l’essentiel des efforts financiers : Hermès a annoncé un don de 20 M€, tandis que Kering participe au financement du programme « 3D COVID », visant à produire des équipements essentiels pour les soignants et les patients en partenariat avec l’Université de Paris. 

Chanel s’est engagé à verser 1,2 M€ au fonds d’urgence créé par la Fondation de l’AP-HP, la Fondation Georges Pompidou et le SAMU. Le don servira à soutenir les personnels hospitaliers qui sont en première ligne depuis le début de l’épidémie en France. Kering a également versé un don d’un montant non communiqué à l’Institut Pasteur pour soutenir la recherche sur le Covid-19.

Depuis le début de cette crise sans précédent qui a mis les économies à l’arrêt, surchargé les systèmes de santé et profondément modifié notre quotidien, les groupes de luxe et les marques de mode françaises ont rejoint la lutte en apportant des fournitures essentielles et en donnant des millions à la recherche ou à des associations pour soutenir les actions en cours.

La région Île-de-France est fière de leur engagement et remercie toutes les initiatives privées qui nous aident à résoudre cette crise.